par Soisic Sam 18 Oct - 12:55Soisic Petitefleur
Quatorze février, Alven et Lisandre sont les parents les plus heureux des terres celtes ! Une belle petite fille vient de naître dans ce modeste foyer de paysans. Ils décident de la prénommer Soisic, Françoise en Celte, en hommage au royaume Franc qui se constitue et qui, pensent-ils, leur apportera paix et prospérité. Alven sculpte le prénom de la petite sur la médaille de naissance qu’il lui a confectionnée dans un morceau de buis, arbre sacré ; l’enfile sur le lien de soie tissé par Lisandre, et, tout en priant Tunarë de la protéger, l’attache autour de la tête de sa fille comme le veut la tradition.
Alors que l’enfant venait juste de s’endormir, des hurlements se font entendre ; Charls, leur voisin, fait irruption dans la pièce commune « les morts-vivants attaquent le village, vite fuyez ! ». Sans plus chercher à comprendre, Lisandre enveloppe la petite dans un châle tandis que Alven s’arme d’une bien dérisoire fourche tout en disant « va au château de Sir Geoffroy, vous y serez en sécurité, moi je vais avec les hommes du village afin de retenir l’attaque le plus longtemps possible ».
Lisandre ne sait pas, à ce moment, que ce sont les dernières paroles qu’elle échangera avec son cher époux ! Elle prend sa fille et s’enfuit dans la forêt sur le sentier menant au château.
C’est une nuit de pleine lune, glaciale. Lisandre avance courageusement dans la neige, Soisic blottie contre son corps afin de lui apporter un peu de chaleur. Son accouchement l’a fatigué, pourtant il lui faut passer les congères de neige que le blizzard dresse devant elle. Petit à petit l’épuisement la gagne, et c’est inconsciente qu’elle s’effondre au pied du pont-levis laissant échapper sa fille qui est recueillie dans un berceau de neige.
Tout n’est que calme autour du château. Il n’arrive aux oreilles des sentinelles qui arpentent le chemin de ronde que des bruits feutrés par le manteau cotonneux qui enveloppe toute la région. Sir Geoffroy et Dame Léonore conversent tendrement devant l’âtre. Ils sont unis l’un à l’autre depuis maintenant 10 ans et la seule ombre à leur bonheur est de ne pas avoir pu donner de fruit à leur amour : aucun rire, aucun jeu d’enfant ne vient troubler le silence de ce petit matin.
C’est alors qu’un phénomène étrange se produit : une flamme se détache du foyer et vient enlacer Dame Léonore, une seconde fait de même avec Sir Geoffroy ; Les deux époux sont attirés l’un vers l’autre ; Les deux flammes se réunissent au-dessus d’eux formant un cercle dans lequel une image troublante leur apparaît : la Déesse Tunarë devant le pont-levis tenant dans ses bras un nourrisson !
Leur vœu le plus cher serait-il exaucé ?
Sans plus chercher à comprendre, ils se précipitent à l’extérieur du château et, là, découvre… Soisic ! L ‘enfant leur sourit, ne semblant être affecté ni par le froid ni par la faim. Dame Léonore s’agenouille près d’elle, la prend délicatement dans ses bras. Aussitôt la petite extrait de son lit de glace surgissent des petits perce-neige formant un cœur ! « Nous la prénommerons Petitefleur » dit Sir Geoffroy, d’une voix émue.
Et depuis ce jour Soisic porte fièrement sur son front une médaille gravée au nom de Soisic Petitefleur, sous la protection de la Déesse Tunarë.
Le château de Sir Geoffroy et de Dame Léonore n’était que joie et bonheur ! En effet, après avoir recueilli Soisic, les généreux époux ouvrirent leur cœur à d’autres orphelins. La Déesse Tunarë, voulant remercier une telle grandeur d’âme, permit à Dame Léonore de mettre au monde un beau petit garçon aux cheveux couleur des blés et aux yeux reflétant le ciel.
Soisic et ses frères d’âme reçurent, grâce à Sir Geoffroy, une éducation chevaleresque : à 10 ans le maniement des armes n’avait plus de secret pour elle. Dame Léonore, quant à elle, développa chez elle le goût des belles lettres : Soisic aimait tout particulièrement ses moments passés à la bibliothèque à parcourir les aventures de preux chevaliers. Elle passait aussi beaucoup de temps à remercier Tunarë de l’avoir prise sous sa protection.
Les jours s’écoulaient, tranquillement parsemés de joies toutes simples…
Pourquoi ce bonheur ne pouvait-il durer ? Pourquoi ce bel équilibre devait-il chavirer ?
L’explication était limpide : Bertoxxulous voulait récupérer son bien ! En effet tous ces petits orphelins lui avaient échappé, il ne pouvait tolérer un tel affront. Il se délectait déjà à l’idée de souiller cette luxuriante nature dédiée à Tunarë avec les cadavres de ces jeunes enfants. Ils les voyaient virer au bleu, leur petits corps se décomposant en lambeaux de chairs putrides.
Soisic vient de s’endormir, en cette nuit de l’équinoxe d’été, fourbue après avoir participé à la superbe fête dédiée à la nature et à sa Déesse. Son sommeil est vite troublé par des cris et des tintements d’armures : le château est attaqué ! Alors qu’elle se précipite hors de sa couche un malaise la saisit….. et lorsqu’elle revient à elle c’est près de Tunarë qu’elle assiste à un spectacle horrifiant : le château est assailli par des hordes de morts-vivants ! Les forces du mal se déchaînent, et c’est un par un qu’elle voit les fidèles et courageux chevaliers de Sir Geoffroy périr en tentant de défendre leurs Seigneurs. Soudain elle voit son père adoptif à la tête d’un escadron : il se tient devant le donjon, protégeant désespérément l’entrée de ce sanctuaire du bonheur, mais le combat est inégal comment ces fiers guerriers pourraient-ils venir à bout de ces dizaines de spectres déchaînés ?
Puis le silence ! Un silence d’une lourdeur implacable……
Soisic se retrouve dans la cour du château parmi les monceaux de cadavres ; elle entre dans le donjon espérant trouver dame Léonore et ses frères d’âmes. Elle gravit, hagarde, l’escalier en colimaçon et chute sur un corps : sa mère adoptive, foudroyée ! Elle se précipite alors dans la chambre commune des enfants….. Là, qu’elle n’est pas sa stupeur : la chambre est vide ! Personne, pas même de cadavres ! Un fol espoir la saisie : seraient-ils vivants ? Elle parcourt tous coins et recoins du château en vain : aucune trace de ses frères et sœurs !
Désespérée, épuisée, elle se réfugie dans le seul endroit où elle sait trouver un peu de réconfort la chapelle de Tunarë. Là, peu à peu, la haine la prend au ventre. Non jamais elle ne pourra oublier ce terrifiant jour ! Elle ne peut concevoir que d’autres périssent dans de telles souffrances ! « Tunarë, conseilles-moi, je t’en conjure ! ».
« Tu n’es pas seule au monde Soisic, tes frères et sœurs ont échappé au massacre. La haine ne te conduira à rien, mais ton courage peut aider à vaincre les forces du mal. Tu dois aller chez tes frères de sang : les hauts-elfes, là tu contacteras la guilde des Paladins qui te formera afin de lutter contre les morts-vivants et les autres forces maléfiques. Lorsque tu seras prête tu pourras, non pas assouvir une vengeance, mais contribuer à la paix et à la sécurité de tous. »
Depuis ces temps lointains, Soisic a parcouru de nombreux mondes : Azeroth, Hyborian, l’Empire, l’Eradior, Astréia où elle s’est fait de nombreux amis. Elle s’est perfectionnée dans l’art de soigner ses compagnons de combat sans négliger l’entraînement régulier au maniement des armes. Au fil de ses aventures elle a parfois perdu de vue son côté ange et a développé son côté démon mais jamais envers ses amis.
La voilà maintenant parmi vous et quelque chose lui dit que…..
Nous verrons bien !
